La route du Danube entre Vienne et Belgrade
La route du Danube entre Vienne et Belgrade, si elle n'offre pas des paysages aussi pittoresques qu'en amont de Vienne, laisse tout de même voir de beaux points sur le fleuve que l'on traverse, je ne sais plus combien de fois. Par contre, sur de longs tronçons, on ne voit pas le Danube et parfois, on s'en éloigne de plusieurs kilomètres. En Slovaquie et en Hongrie, une partie non négligeable du trajet passe sur les digues du Danube. Il faut savoir en effet que ce fleuve, étant sujet à des crues importantes, est endigué de part et d'autre de son parcours. Si cela donne des parcours paisibles sans avoir à se soucier de la circulation automobile, tout en profitant du paysage et du calme environnant, une certaine monotonie finit par s'installer, les digues s'étirant souvent sur plusieurs kilomètres en ligne droite. Et parfois, il faut rouler sur un revêtement rugueux, sinon très cahoteux, qui met à rude épreuve, non seulement le vélo, mais aussi les fesses, le cou et le dos du pédaleur. Par contre d'autres segments de la route du Danube empruntent souvent de petites routes locales paisibles et en excellent état. Cela permet de passer dans des villages fort agréables.
La signalisation spécifique à la route du Danube est généralement bien indiquée. J'ai écrit «généralement», car elle est parfois absente à des intersections cruciales. À cet égard, il est essentiel de se procurer un bon guide de la route du Danube à vélo et ne pas hésiter à demander son chemin aux gens autour de soi.
En Croatie et en Serbie, il faut oublier les pistes cyclables qui, sauf le long
du Danube à Belgrade, sont à peu près inexistantes. Tout se fait sur la route avec les automobiles. Heureusement, le parcours suit souvent des routes régionales moins fréquentées.
La pratique du vélo dans les Balkans
À partir de Belgrade et au sud du Danube, il n'y a plus aucun aménagement spécifique pour le vélo. On est alors entièrement dépendant des cartes routières traditionnelles qui deviennent alors indispensables. De plus, comme la région est montagneuse et que les routes locales qui les traversent peuvent être extrêmement pénibles pour un cycliste, il vaut parfois mieux faire un détour par une route un peu plus fréquentée ou moins directe, mais qui passe par une vallée. On sauve ainsi du temps. Un autre bon choix: les routes qui longent une voie ferrée. Les montées, bien que plus longues, sont plus faciles.
La pratique du vélo en Turquie
En dehors d'Istanbul, la pratique du vélo s'est révélée facile, puisque la route était toujours en excellent état et dotée d'un large accotement sécuritaire. La signalisation est toujours très claire et ne vous laisse jamais tomber. À Istanbul, c'est une tout autre chose. Je n'hésiterais pas à qualifier la métropole turque d'inhospitalière pour les cyclistes. Si vous choisissez de séjourner plusieurs jours à Istanbul, remisez votre vélo et utilisez plutôt les transports en commun. Le tramway, moderne et efficace, vous mènera vers les principaux points d'intérêt d'Istanbul. Un conseil pour les restos: éloignez-vous un peu du pont de Galata où vous ne trouverez que des pièges à touristes. Vous paierez ainsi moins cher tout en mangeant mieux.
Le vélo comme moyen de socialiser
La pratique du vélo dans les pays visités, notamment dans les Balkans et en Turquie, permet d'établir facilement des contacts avec les citoyens de la place et les passants. C'est particulièrement vrai en Serbie où, dans beaucoup de villages, les gens venaient spontanément à notre rencontre pour faire connaissance. Ce pays a constitué la partie la plus agréable du voyage à cet égard.
La barrière des langues
Ce n'est pas vrai qu'on peut toujours se débrouiller en anglais dans tous les pays et en toute circonstance. En dehors des grands centres urbains, les gens ne parlent souvent que la langue locale. Dans les petites villes, même les hôteliers ou les restaurateurs ne parlent pas toujours l'anglais. Il faut alors déployer tous ses talents en communication non verbale. Dans bien des régions, l'allemand est bien plus répandu comme langue seconde que l'anglais.
En conclusion
Pédaler entre Vienne et Istanbul permet de traverser des pays offrant des paysages variés. Si la première moitié de voyage se fait en terrain plutôt plat, le reste du trajet permet de traverser de beaux paysages de montagnes. Et, je ne sais si les dieux étaient avec nous, mais avec près de 2000 kilomètres parcourus pendant un peu plus de quatre semaines, la pluie ne nous a jamais empêché de rouler. Nous avons seulement eu droit à un gros orage de plus de deux heures à Plovdiv en Bulgarie, mais c'était en soirée. Oui, je pense que nous avons été chanceux.