jeudi 4 octobre 2012

Le mot de la fin

La route du Danube entre Vienne et Belgrade

La route du Danube entre Vienne et Belgrade, si elle n'offre pas des paysages aussi pittoresques qu'en amont de Vienne, laisse tout de même voir de beaux points sur le fleuve que l'on traverse, je ne sais plus combien de fois. Par contre, sur de longs tronçons, on ne voit pas le Danube et parfois, on s'en éloigne de plusieurs kilomètres. En Slovaquie et en Hongrie, une partie non négligeable du trajet passe sur les digues du Danube. Il faut savoir en effet que ce fleuve, étant sujet à des crues importantes, est endigué de part et d'autre de son parcours. Si cela donne des parcours paisibles sans avoir à se soucier de la circulation automobile, tout en profitant du paysage et du calme environnant, une certaine monotonie finit par s'installer, les digues s'étirant souvent sur plusieurs kilomètres en ligne droite. Et parfois, il faut rouler sur un revêtement rugueux, sinon très cahoteux, qui met à rude épreuve, non seulement le vélo, mais aussi les fesses, le cou et le dos du pédaleur. Par contre d'autres segments de la route du Danube empruntent souvent de petites routes locales paisibles et en excellent état. Cela permet de passer dans des villages fort agréables.

La signalisation spécifique à la route du Danube est généralement bien indiquée. J'ai écrit «généralement», car elle est parfois absente à des intersections cruciales. À cet égard, il est essentiel de se procurer un bon guide de la route du Danube à vélo et ne pas hésiter à demander son chemin aux gens autour de soi.

En Croatie et en Serbie, il faut oublier les pistes cyclables qui, sauf le long du Danube à Belgrade, sont à peu près inexistantes. Tout se fait sur la route avec les automobiles. Heureusement, le parcours suit souvent des routes régionales moins fréquentées.

La pratique du vélo dans les Balkans

À partir de Belgrade et au sud du Danube, il n'y a plus aucun aménagement spécifique pour le vélo. On est alors entièrement dépendant des cartes routières traditionnelles qui deviennent alors indispensables. De plus, comme la région est montagneuse et que les routes locales qui les traversent peuvent être extrêmement pénibles pour un cycliste, il vaut parfois mieux faire un détour par une route un peu plus fréquentée ou moins directe, mais qui passe par une vallée. On sauve ainsi du temps. Un autre bon choix: les routes qui longent une voie ferrée. Les montées, bien que plus longues, sont plus faciles.

La pratique du vélo en Turquie

En dehors d'Istanbul, la pratique du vélo s'est révélée facile, puisque la route était toujours en excellent état et dotée d'un large accotement sécuritaire. La signalisation est toujours très claire et ne vous laisse jamais tomber. À Istanbul, c'est une tout autre chose. Je n'hésiterais pas à qualifier la métropole turque d'inhospitalière pour les cyclistes. Si vous choisissez de séjourner plusieurs jours à Istanbul, remisez votre vélo et utilisez plutôt les transports en commun. Le tramway, moderne et efficace, vous mènera vers les principaux points d'intérêt d'Istanbul. Un conseil pour les restos: éloignez-vous un peu du pont de Galata où vous ne trouverez que des pièges à touristes. Vous paierez ainsi moins cher tout en mangeant mieux.

Le vélo comme moyen de socialiser

La pratique du vélo dans les pays visités, notamment dans les Balkans et en Turquie, permet d'établir facilement des contacts avec les citoyens de la place et les passants. C'est particulièrement vrai en Serbie où, dans beaucoup de villages, les gens venaient spontanément à notre rencontre pour faire connaissance. Ce pays a constitué la partie la plus agréable du voyage à cet égard.

La barrière des langues

Ce n'est pas vrai qu'on peut toujours se débrouiller en anglais dans tous les pays et en toute circonstance. En dehors des grands centres urbains, les gens ne parlent souvent que la langue locale. Dans les petites villes, même les hôteliers ou les restaurateurs ne parlent pas toujours l'anglais. Il faut alors déployer tous ses talents en communication non verbale. Dans bien des régions, l'allemand est bien plus répandu comme langue seconde que l'anglais.

En conclusion

Pédaler entre Vienne et Istanbul permet de traverser des pays offrant des paysages variés. Si la première moitié de voyage se fait en terrain plutôt plat, le reste du trajet permet de traverser de beaux paysages de montagnes. Et, je ne sais si les dieux étaient avec nous, mais avec près de 2000 kilomètres parcourus pendant un peu plus de quatre semaines, la pluie ne nous a jamais empêché de rouler. Nous avons seulement eu droit à un gros orage de plus de deux heures à Plovdiv en Bulgarie, mais c'était en soirée. Oui, je pense que nous avons été chanceux.



mardi 2 octobre 2012

Les derniers préparatifs

La journée a débuté par la préparation des vélos pour leur transport en avion demain. Il s'agit essentiellement d'enlever les pédales, de tourner le guidon en le mettant parallèle au cadre du vélo, de dégonfler les pneus et de mettre les vélos dans un sac de plastique.

Ensuite, retour au Grand Bazar, question de voir s'il n'y a pas quelque découverte à y faire. Magasiner au Grand Bazar n'est pas facile pour qui n'a pas l'habitude du marchandage. Aucun prix n'est affiché. Il vous faut absolument demander au vendeur qui fait tout pour vous retenir sur les lieux. Dès que vous regardez quelque chose plus de deux secondes, on vous interpelle pour entrer dans l'établissement. On vous propose un objet pour 240 lires turques et, si vous faites mine de quitter les lieux, le même objet vous est offert à 100 lires turques. J'imagine que l'on s'habitue rapidement à ce jeu de négociation et à cette façon de commercer.

Au retour vers l'hôtel, je me suis dit que je passais peut-être pour la dernière fois sur cette fameuse rue dont les trottoirs sont accaparés par les boutiques de quincailliers. Très pittoresque. Comment ai-je pu résister à l'achat d'une perceuse ou d'un siège de toilette.

Sur le trottoir tout près de notre hôtel

Les articles de quincaillerie qui encombrent le trottoir

Même si le voyage se termine demain, restez quand même branchés. Je publierai un dernier message après le retour au pays, jeudi le 4 octobre.

lundi 1 octobre 2012

Üsküdar

Bien que la partie asiatique d'Istanbul présente peu d'attraits d'intérêt touristique, je tenais quand même à y mettre les pieds, ne serait-ce que pour apprécier la vue qu'on y a de la vieille ville. Julien et moi nous sommes donc dirigés vers le traversier en partance pour Üsküdar, un quartier d'Istanbul situé sur la rive asiatique du Bosphore. Nous en avons profité pour y dîner en regardant passer les bateaux. Une grosse circulation maritime, beaucoup de cargos de toutes sortes. Curieusement, ils se dirigent tous vers la mer Noire. Je n'en ai vu aucun en revenir. Peut-être font-ils cela en cachette la nuit. Comme je le soupçonnais, on a une belle vue de la vieille ville, notamment de Sainte-Sophie, que l'on voit au loin.

Sur une terrasse d'Üsküdar

Un navire de croisière sur le Bosphore

Sainte-Sophie vue de Üsküdar

Sur les rives du Bosphore à Üsküdar

Plus tôt dans la journée, Julien est allé au hamam, nom que l'on donne aux bains turcs. Il s'est fait baigner, savonner et masser, de façon parfois vigoureuse. Il en est revenu propre, détendu et, à ses dires, la peau plus douce.

dimanche 30 septembre 2012

Topkapı

La journée a été consacrée à la visite du Palais de Topkapı. Ce palais était celui des sultans qui ont régné sur l'empire ottoman au fil des siècles. Le palais est situé à un endroit privilégié d'Istanbul. De là, on a une magnifique vue sur la mer de Marmara, la Corne d'Or, le Bosphore et la partie asiatique d'Istanbul. Le palais ayant été transformé en musée, on peut y visiter diverses expositions sur les vêtements d'apparat du sultan, les bijoux, les sabres. On y trouve aussi une importante section sur les reliques religieuses. On y trouve, entre autres choses, le bâton que Moïse a utilisé pour ouvrir la mer Rouge, le sabre de Mohamed, ainsi que des poils de sa barbe. On parle ici d'un musée religieux et non pas d'un musée d'histoire.

Ce qui m'a peut-être le plus impressionné, c'est l'architecture des lieux, une architecture qui laisse beaucoup de places aux espaces extérieurs, entre autres aux parcs de verdure et aux terrasses surplombant la mer. Plusieurs pavillons sont entièrement décorés de faïence, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.


Le bassin près du pavillon d'été au palais de Topkapı

Les faïences du pavillon d'été

Un spectacle pour les touristes
Encore une journée chaude et ensoleillée. Comme c'est dimanche, les quincaillers ont fermé boutique. Les trottoirs sont donc moins encombrés autour de l'hôtel et on peut y marcher sans avoir à zigzaguer à travers les inventaires.

On commence un peu à s'habituer à circuler à pied à travers la circulation automobile. Il y a peu de règles ici. Les traverses de piétons sont rares et quand il y en a, le panneau ne semble avoir qu'une simple valeur de suggestion pour les automobilistes. Les piétons ont ici développé l'art de se faufiler dans le trafic automobile et de s'en sortir toujours vivant. Peut-être y arrivera-t-on.

Nous sommes allés souper dans un quartier près de Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue. On y trouve bon nombre de restaurants, mais aussi beaucoup de touristes. Les menus sont traduits en plusieurs langues, mais les traductions font parfois sourire. Ainsi, dans le restaurant de ce soir, il y avait des légumes en terre cuite au menu. Il semble que ce soit des légumes cuits dans une espèce de cocote qu'on met directement dans la flamme et que, par la suite, on ouvre en la cassant. Il faudra se faire expliquer. Pour ma part, j'ai opté pour la moussaka. Elle était bonne, mais celle de Richard est meilleure.

samedi 29 septembre 2012

Le Bosphore

La tour de Galata est tout près de l'hôtel. Il suffit de monter une bonne côte et on y est. La tour est là depuis le VIe siècle. Elle a subi de multiples transformations depuis, mais elle servait essentiellement à surveiller toute activité susceptible de menacer la ville. Du haut de la tour, elle-même située sur une colline, on a une vue à 360 degrés d'Istanbul. Et, contrairement à ce que je croyais, pas besoin d'un gros effort physique pour monter au sommet. Un ascenseur vous amène tout en haut. Un peu après la visite, quelques rues plus, un chat, peut-être un cousin de celui de la gare rencontré hier, sommeillait paisiblement sur une moto.

Vue de la Corne d'Or et du Bosphore à partir de la tour de Galata

Des visiteurs en moyens

La tour de Galata

Un endroit comme un autre pour se reposer
Durant l'après-midi, nous nous sommes payés une petite croisière de deux heures sur le Bosphore. Très agréable. J'y ai vite constaté que les rives du Bosphore sont réservées aux gens riches d'Istanbul. Que de grands hôtels et, surtout, des résidences qui respirent l'opulence. Et c'est comme ça sur chaque rive sur, peut-être, vingt kilomètres.

Sur les rives du Bosphore

Sur les rives du Bosphore

Istanbul vue du Bosphore

Un des deux ponts qui relie l'Europe et l'Asie
Au sortir du bateau, c'était l'appel à la prière. Nous nous sommes donc précipités vers la mosquée, juste en face, de l'autre côté de la rue. Ce n'était pas la Mosquée bleue ni celle de Soliman, mais elle était quand même très belle. Ces mosquées, tout comme nos églises, sont d'excellents endroits de paix qui nous permettent momentanément d'oublier l'agitation urbaine, car Dieu sait qu'Istanbul est une ville agitée.

La prière à la mosquée


vendredi 28 septembre 2012

Sainte-Sophie

Je ne crois pas que soient nombreux les visiteurs qui passent par Istanbul sans s'arrêter à Sainte-Sophie. Celle-ci a d'abord été une église et a été construite au VIe siècle par l'empereur Justinien. On n'a mis que cinq ans pour la construire. Après la chute de Constantinople, l'église est devenue une mosquée. Enfin, en 1935, Sainte-Sophie a perdu son statut de mosquée pour devenir un musée où la foule se presse.

Sainte-Sophie

Sainte-Sophie

Visiter Sainte-Sophie est fascinant. Penser que ce lieu a 1500 ans impressionne. L'appareil-photo ne réussit pas à rendre l'espace qui nous enveloppe. J'ai été particulièrement impressionné par les mosaïques.

Dès que l'on sort de Sainte-Sophie, on voit la Mosquée bleue juste devant nous. Contrairement à Sainte-Sophie, la Mosquée bleue est toujours une mosquée et, bien sûr, il faut retirer ses chaussures avant d'entrer. La mosquée doit son nom à la couleur des murs et des colonnes finement peintes. Elle est tout simplement magnifique.

La Mosquée bleue

La Mosquée bleue
J'ai tenu à faire un petit détour par la gare ferroviaire, point d'arrivée du célèbre Orient-Express. Je n'y ai trouvé qu'une petite gare peu achalandée sans le traditionnel tableau indicateur géant qui annonce les arrivées et les départs. Elle est tellement peu achalandée que les chats viennent y faire la sieste.


La salle d'attente de la gare européenne d'Istanbul
Alors qu'hier en fin de journée, nous sommes allés prendre une bière sur le toit-terrasse de l'hôtel (photo ci-dessous), nous avons opté aujourd'hui pour une terrasse le long du Bosphore.

Cherchez l'erreur

jeudi 27 septembre 2012

Bazars

J'ai terminé mon message d'hier par une photo prise de la fenêtre de la chambre montrant une mosquée de l'autre côté de la Corne d'Or, ce bras de mer qui sépare le quartier d'Istanbul où nous sommes installées, du quartier plus historique. Dans la légende, j'ai omis le nom de la mosquée puisque je l'ignorais alors. Je vous l'annonce maintenant, c'est le mosquée de Soliman le magnifique. J'ai donc corrigé la légende de la photo d'hier en conséquence.

Aujourd'hui était journée de bazars. Pour se rendre à ces incontournables d'Istanbul, il faut traverser le pont de Galata. Celui-ci est le lieu privilégié des pêcheurs du coin. Il y en a probablement plus d'une centaine. Une fois de l'autre côté. Nous avons commencé par le bazar égyptien qui comprend une multitude de petits commerces axés surtout sur la nourriture. Dans la partie extérieure, on y trouve beaucoup de poisson. Dans la partie intérieure, on vend des olives, des noix, des baklavas, des loukoums et des épices. Tout a l'air frais et appétissant, et ça sent bon.

Pêcheurs sur le pont de Galata

Le bazar égyptien: les olives

Le bazar égyptien: les poissons

Un corridor du bazar égyptien

Le bazar égyptien: les épices

Pour aller du bazar égyptien au grand bazar, il faut emprunter tout une série de petites rues piétonnes où il est facile de se perdre. Toutes ces petites rues sont bordées de commerces de tissus et de vêtements de toutes sortes, allant des gougounes (ou babouches) à la robe de mariée.

On arrive enfin au grand bazar. Il est immense et on y trouve de tout: vêtements, tapis, bijoux, lampes y trouvent leur place. Nous y avons cependant cherché en vain des cartes de la ville d'Istanbul. On peut aussi trouver à manger. Pour ma part, j'ai mangé un plat aux épinards garni d'une sauce au yogourt, elle-même arrosée d'huile d'olive. Délicieux. Pour compléter, baklava et çay, le thé turc. Évidemment, l'architecture des lieux donne tout son charme au grand bazar.

Une des portes d'entrée du grand bazar
 
Un marchand de lampes au grand bazar

Un des très nombreux corridors du grand bazar

Comme on voit la mosquée de Soliman le magnifique à partir de notre fenêtre d'hôtel, nous avons donc privilégié celle-ci sur les autres mosquées pour aujourd'hui. Elle est tout aussi magnifique que le sultan qui lui a donné son nom.

L'intérieur de la mosquée de Soliman

La mosquée de Soliman
Je ne vous ai pas parlé de la rue où est situé notre hôtel. C'est une drôle de rue où on ne retrouve que des quincailleries. Une centaine, peut-être de petites boutiques avec chacune leur spécialité: outils électriques, vis et boulons, matériaux de plomberie, articles de salle de bains, fil électrique, compresseurs, et j'en passe. Il y en a tellement qu'on a l'impression que notre hôtel est le seul établissement de la rue qui n'est pas une quincaillerie, sous une forme ou sous une autre. Ça fait une ambiance spéciale.